Bienvenue dans ce nouvel article sur le Tour du Mont Blanc (GR®TMB) en bivouac!

L’année dernière sur mon premier GR®20 en Corse Sud je disais que ce genre d’aventure était un moment hors du temps, des moments que l’on devrait avoir plus souvent. Tu coupes ton téléphone et ton seul objectif de la journée est de marcherlongtemps – face à des paysages complètement fous. Tu prends le temps pour tout. Surtout pour manger ton hot dog fraîchement concocté devant le toit de l’Europe. Et tu n’oublieras pas d’écouter les sifflements des marmottes. Tu pourras même croiser des chamois et des bouquetins.

 

9 jours de marche ⋆ 176km ⋆ 11.276D+ / 9000D- ⋆ bivouac ⛺️
༝ Première étape sur le GR® du Pays vers le Prarion alt: 1969m
⋆ 2 variantes (Col du Tricot alt: 2120m + Tête Bernarda alt: 2534m)
2 nuits en refuge (le randonneur en Italie et le refuge du col de Balme en France)
༝ Dernière étape sur le GR® du Pays vers le lac blanc alt: 2352m

 

Notre Tour du Mont Blanc 2023

Cette année on partait pour 9 jours de trek (au lieu de 6 pour le GR®20 sud) et nous sommes partis fin juin 2023. Toujours en bivouac mais cette fois-ci on avait réservé une nuit en refuge en Italie puisque le bivouac est interdit en dessous de 2500m d’altitude. Puis on en a pris un à la frontière franco-suisse, pas vraiment prévu celui-ci. Mais mon angine attrapée quelques jours plus tôt en Italie à cause des conditions météos montagnardes cata aura eu raison de moi. J’en parlerai plus tard ici mais on a beaucoup aimé le refuge pour la rencontre avec les autres randonneurs venus du monde entier. Très enrichissant !

On marchait environ 20km par jour, avec minimum 1000D+ et plus ou moins pareil pour le D-, la partie que l’on aime le moins. Je peux vous dire que l’on a bossé l’arrière des cuisses! On a emprunté deux variantes pendant le parcours + deux fois le GR® du Pays sur l’étape 1 et 9. Le TMB était seulement mon deuxième GR® mais ce n’est que le début!!!! (oui j’ai déjà pensé au prochain 👀)

Foire aux questions
Notre matériel pour 9 jours de trek

Pour ce GR® TMB, on a fait 6 nuits en bivouac et 2 nuits en refuge. On s’était équipés entièrement lors de notre première grande randonnée sur le GR®20. J’ai décidé d’en faire un article entièrement détaillé avec tous les liens de mon matériel de trek + bivouac

Points importants avant de partir
  • Bien préparer votre matériel, faites attention à ne pas prendre trop de poids dans vos sacs, c’est notre ennemi numéro 1! Moi, j’avais environ 11kg sur le dos (pensez aussi que l’eau de votre poche pèsera lourd quand vous la remplirez!).
  • Prenez des espèces pour pouvoir régler la nourriture et/ou les emplacements de bivouac sur les refuges qui ne prennent pas la carte.
  • N’oubliez pas la carte d’identité aussi pour prouver ton identité dans les refuges (certains la demandent).
  • Le bivouac est autorisé en France entre 19h et 6h. Interdit en Italie en dessous de 2500m d’altitude. Interdit en Suisse dans les forêts. 
  • Réserve tes refuges en cliquant ici.
  • Procurez-vous le topo guide.
Le topo guide du GR® TMB

Le topo guide c’est ce petit livre où l’on retrouve toutes les cartes IGN, l’itinéraire détaillé écrit (avec les variantes à la fin), les particularités que l’on peut rencontrer sur le chemin (névés tardifs, spots de marmottes…) + des pages d’infos touristiques intéressantes.

Étape 1: Les Houches > Col de Voza ⋆ 13km, 4h11, 1122mD+ (par la variante du GRP® vers le Prarion)

9h on part du parking des Houches, le soleil brille et le Mont Blanc n’est pas encore dans les nuages. Une bonne journée qui s’annonce! On prend toutes nos affaires et on suit les premiers panneaux du TMB. Dès le début, ça grimpe. Logique puisque la ville des Houches se situe à 980m d’altitude et on va monter au Col de Voza à 1 657m. Mais cette étape ne fait que 6km et j’avais repéré dans un autre livre une variante contemplative qui faisait passer par le Prarion situé à 1969m d’altitude. On allait surplomber la vallée des Houches et de Chamonix.

༝ La variante contemplative de la tête du Prarion (1969m)

Le tracé se sépare au niveau de maison neuve. Il faut suivre les panneaux qui indiquent le Prarion. Cette variante est rude mais elle débute assez doucement avec la traversée des chalets de Charousse. L’endroit est vraiment super beau et… il n’y a personne! On aperçoit les montagnes en arrière-plan. Puis on commence la grimpette, c’est raide. On prend 1000mD+ rien que pour la montée du Prarion. Mais quand on tourne la tête, on tombe sur le Mont Blanc et toute la chaîne. Alors on accepte! Après quelques heures, on arrive en haut. C’est grandiose. On surplombe Chamonix et Les Houches. Le Mont Blanc est encore immense mais on s’en est rapprochés. On aperçoit même le refuge du goûter. Lunch time en haut du Prarion. On est tout seuls. Puis il est temps de redescendre.

☾ Bivouac au col de Voza

Enfin après plus de 4h de marche, on arrive au Col de Voza. Il n’y a pas grand monde et aucune tente posée. Ici il y a le train de St Gervais qui monte jusqu’au nid d’aigle à 2380m. La gardienne du refuge du Col de Voza nous dit que l’on peut poser notre tente à côté de la petite gare. Il y a une fontaine d’eau fraîche + une table pour manger. Les toilettes sont quant à elles dans le refuge, qui ferme la nuit. On plante la tente face au Mont Blanc, qui cette fois-ci est parti dans les nuages. On mange du riz et de la sauce tomate à côté d’un randonneur italien qui a l’air d’aller beaucoup plus vite que nous. Quelques autres tentes viennent se poser à côté de nous. On part se coucher en même temps que le soleil…

Étape 2: Col de Voza > Refuge Nant Borrant ⋆ 19.64km, 6h16, 1230mD+ (par la variante du col du tricot)

Réveil à 6h. Ça pique un peu mais c’est une bonne heure pour commencer à émerger et ne pas partir trop tard en rando. On mange notre muesli au chocolat lyophilisé puis on commence à rassembler et plier toutes nos affaires. Le soleil arrive derrière les montagnes. Le Mont Blanc est tout dégagé. Les autres campeurs sont également en train de s’activer. 7h10 tout est prêt, on est sur le départ. On prend direction le col du tricot, notre première variante sur ce TMB. Le début de l’étape est douce, c’est plat et on fait face au Mont Blanc. On croise deux personnes qui tondent les mauvaises herbes sur le côté du sentier. Puis on arrive sur une partie que j’avais repéré dans le topo guide: la passerelle himalayenne!!! Elle traverse une grosse cascade qui vient du glacier. Puis on arrive sur une montée assez longue où l’on longe le glacier. C’est superbe! On aperçoit encore plus le refuge du goûter. 

༝ La variante du Col du Tricot (2120m)

Cette longue montée nous amène en haut du col du tricot, à 2120m d’altitude. On fait une pause barre de céréales en haut et on voit la descente qui nous attend. Toute de lacets vêtue. En bas, le refuge de Miage. Avant d’attraper froid, on commence la descente vers Miage. Cette descente est semée de cailloux et pas vraiment facile. On plaint un peu ceux qui doivent la monter. Après une petite heure on arrive en bas, dans le très mignon village de Miage. Toutes ces petites maisons en pierre avec ce glacier en arrière-plan! Je pense que c’est un très bon spot pour s’arrêter dormir. Pour nous, il faudra remonter la côte du Truc de l’autre côté, où on arrivera face au refuge de Truc. Ce drôle de nom désigne un sommet arrondi en celte, panorama du glacier, du col et des cinq dômes de Miage. Et c’est la pause dej! On mange notre purée lyophilisée face aux montagnes enneigées.

༝ L’arrivée au village des Contamines-Monjoie

Puis c’est l’heure de partir et de descendre vers les Contamines-Monjoie. Une longue descente encore. À l’entrée des Contamines il y a une fontaine, des toilettes et des tables de pique-nique. Bon à savoir pour ravitailler en eau! Les panneaux du TMB sont toujours indiqués, même dans la ville. On fait le plein de nourriture au Spar du centre-ville. S’en suit une longue partie sur du plat le long d’une rivière. Puis on arrive en pleine forêt à l’église Notre-dame-de-la-gorge à l’architecture baroque. De là on marche longtemps en montée avant d’apercevoir le refuge de Nant Borrant.

☾ Bivouac au refuge de Nant Borrant

On croyait être arrivés quand on a vu le refuge mais en réalité le coin des campeurs était encore à une quinzaine de minutes en montée. Je grince un peu des dents. Cette journée a été suffisamment longue à mon goût. Puis on découvre le campement, vraiment sympa, en bas proche de la rivière, vue sur une grande montagne. Un très bon spot de bivouac. L’un des seuls qui est aménagé d’ailleurs. Il y a même des toilettes sèches et une poubelle (très pratique!). Il n’y a que 2/3 tentes lorsque l’on arrive. On choisi le meilleur emplacement puis on grignote nos chips au comté achetés au Contamines. Quel kiff! De plus en plus de campeurs viennent se mettre à côté de nous. On était au moins une vingtaine à la fin de la soirée! On part se coucher encore tôt pour une nouvelle journée demain… 

Étape 3: Nant Borrant > Refuge des Mottets ⋆ 22.29km, 8h, 1522m D+

Comme d’hab, le réveil sonne à 6h. On s’y habitue vite puisque l’on se couche en général avant que la nuit soit tombée, vers 20h. On a dormi comme des bébés. Ce matin, le ciel est encore tout bleu. Encore une bonne journée qui démarre dans la réserve naturelle des Contamines-Monjoie

Aujourd’hui une grosse étape nous attend. C’est d’ailleurs notre dernière étape en France avant de rejoindre l’Italie demain. 7h20 on part. Le début de l’étape est assez calme, on passe à côté du refuge de Balme où il y aussi une zone de bivouac aménagée très sympa. On croise des collègues qu’on avait vu un peu plus bas hier. Après le refuge de Balme, ça grimpe. On passe à coté du tumulus du Plan des Dames à 2043m d’altitude. Suivant la légende, il recouvre les dépouilles d’une dame anglaise et de sa suivante mortes au cours d’une tempête violente. Ne pas hésiter à y déposer une petite pierre pour faire perpétuer le souvenir de cette tragédie! Des petites marmottes viennent se rafraîchir dans le torrent Bon Nant qui descend des glaciers. Et le panorama est juste dingue! La dernière partie avant d’arriver au col du bonhomme se fait sur des névés – des portions enneigées – pas dangereuses. 

༝ Le col de bonhomme (2329m)

On arrive un peu avant 10h en haut du col du bonhomme, bien enneigé. La vue est vraiment sympa. D’un côté le Mont Blanc avec le val Monjoie puis de l’autre côté la nouvelle vue que l’on va avoir sur la vallée des Chapieux et les montagnes de Beaufortain. Ce col est pas mal venteux alors on mange une petite barre de céréales avant de repartir. Je filme un petit timelapse pour ma vidéo YouTube et au moment de partir je me rends compte que j’ai perdu une batterie de ma caméra. Je refais chemin inverse et aucune trace de la batterie. Bon tant pis il faut repartir. Il nous faudra encore monter un peu pour arriver au col de La Croix du bonhomme.

༝ Le col de La Croix du bonhomme (2479m)

Ici on peut s’arrêter manger ou dormir au refuge. La vue est incroyable! On décide de s’arrêter un peu pour prendre un chocolat chaud. C’est blindé il n’y a pas de place… En même temps c’est l’heure du déjeuner. Finalement on repart. Au moment de remettre mon sac de trek sur le dos je continue à chercher la batterie dans les nombreuses pochettes du sac. Introuvable. C’est quand même dingue! Je regarde dans le renfort à l’arrière du sac puisque c’est là que je l’ai posé quand j’ai changé la batterie après le timelapse du col du bonhomme. Elle y est! Elle s’était glissée entre moi et le sac et aussi fou que cela puisse paraître elle n’est pas tombée! Ça me redonne le sourire :).

༝ La variante du Col des Fours

Ici au col de La Croix du bonhomme on peut emprunter la variante du Col des Fours pour rejoindre les Mottets. Cependant on avait appris qu’une dame était décédée quelques jours avant en passant à travers un névé… Il faut faire très très attention à ces portions enneigées qui peuvent fondre vite et ne pas résister sous notre poids. De toute façon je n’avais pas prévu de la faire puisqu’il est noté dans le topo guide qu’elle est assez technique, bien que beaucoup plus courte. On reste des randonneurs moyens et on n’est pas assez expérimentés pour se rajouter des étapes techniques.

༝ Ou la longue descente vers les Chapieux?

On opte pour cette option un peu plus longue mais plus accessible. Nos compagnons de route, un couple d’une cinquantaine d’années que l’on suit depuis le début s’est arrêté en contrebas du refuge face au panorama. On va faire de même! On sort du tracé pour se trouver un petit coin tranquille. Au programme de ce midi: pâtes bolognaise lyophilisées. Le temps d’avaler notre repas et de faire une petite sieste on repart pour cette très très longue descente. On perd 1000m de dénivelé. L’arrière des cuisses a bien bossé! On arrive en bas des Chapieux et on file au bar se rafraîchir un peu avec une boisson et un gâteau au chocolat. Au moment de repartir je rencontre deux amis à moi Zoé & Tim qui font le TMB dans l’autre sens! C’est super sympa de rencontrer des gens qu’on connait en plein milieu d’une aventure comme celle-ci. Ils nous disent que les prochaines étapes que l’on s’apprête à faire sont vraiment pas mal (et ils auront raison)! 

☾ Bivouac au refuge des Mottets (1870m)

S’en suit une partie goudronnée en légère montée. On aperçoit la Ville-des-Glaciers. Puis on reprend le tracé du TMB pour rejoindre le refuge des Mottets. Ici le bivouac est interdit proche du refuge (il y a un panneau) mais il y a des petites ruines juste avant où les campeurs peuvent se poser. Ce n’est pas du tout aménagé, il y a des orties mais le paysage alentour est incroyable! On retrouve une bonne partie du groupe de bivouaqueurs du précédent refuge. Bastien monte la tente en deux temps trois mouvements puis on part se laver dans la rivière juste à côté. Elle est glacée mais le soleil bat encore son plein et c’est tellement agréable de se sentir propre! On utilise notre gel douche bio qui peut être utilisé dans les rivières. Petit repas du soir composé de riz/sauce tomate/thon, avec vue sur l’aiguille des glaciers s’il vous plaît. On part se coucher au son des cloches des vaches de montagne…

Étape 4: Les Mottets > Refuge du randonneur ⋆ 19.06km, 5h46, 1179mD+

Comme d’habitude le réveil sonne à 6h. Les montagnes s’illuminent. Il va encore faire beau aujourd’hui! Même rituel tous les matins: petit dej lyophilisé, on s’habille, on se lave les dents, on plie toutes nos affaires et on part. 

Aujourd’hui on rejoint l’Italie. L’étape va être belle. Après avoir déposé nos poubelles au refuge des Mottets, on grimpe pendant environ 2h en haut du col de la Seigne qui se situe à 2516m d’altitude. Ici, c’est la frontière entre la France et l’Italie. On y trouve un gros cairn qui la délimite. Il fait grand soleil. Ensuite on redescend vers la vallée d’Aoste, en Italie donc. 

L’arrivée en Italie

Cette partie du TMB est géniale! On arrive proche du refuge Elisabetta situé à 2200m d’altitude et tourne le dos à un gros glacier et ses cascades. C’est vraiment superbe! On continue notre chemin pour redescendre vers le lac de Combal. Encore une fois, grandiose bien que le lac soit plus desséché qu’il fut un temps. Ici on arrive à la cabane de Combal qui est accessible en transport depuis Courmayeur. Beaucoup de touristes. Nous, on suit les panneaux du TMB qui nous font remonter. Pause dej ici. Ce midi c’est purée lyophilisée avec vue sur le lac glaciaire de Miage tout en bas. On sent que l’orage arrive. On continue notre route. Le temps se couvre. Les premières pluies arrivent. On sort nos protèges sacs + nos k-way. 

☾ Le refuge du randonneur (1897m)

Après un peu moins de 6h de marche on arrive au refuge du randonneur sous la pluie. Il est environ 15h. Première nuit en refuge sur ce GR® TMB et premières pluies… On a eu le nez fin. Plusieurs randonneurs arrivent en même temps au refuge. On attend notre tour pour que le gardien nous montre la chambre. Pour nous, ce sera un dortoir de 9 personnes. Une douche chaude avec un timer (3 minutes) et ce soir un bon repas à 19h. On était installés à table avec trois autres français qui font le TMB beaucoup plus rapidement que nous. C’est l’un des points intéressants de dormir en refuge: rencontrer plein d’autres personnes inspirantes! Pour ce qui est de la nuit, on a vraiment pas très bien dormi à cause de deux ronfleurs extrêmement bruyants… Ne pas oublier les bouchons d’oreilles si vous dormez en refuge!

Étape 5: Refuge du randonneur > Col Sapin ⋆ 16.24km, 5h28, 1473m D+ (par la variante tête Bernarda)

Réveil un peu plus tard que d’habitude puisque le petit déjeuner du refuge n’est qu’à 7h. On décolle du refuge vers 8h20. Pour arriver jusqu’à Courmayeur, une grande descente nous attendait. Pas de grandes difficultés. La ville de Courmayeur se situe à 1 224 m d’altitude et il nous fallait remonter vers le refuge Bertone à pratiquement 2000m d’altitude. Mais l’ascension était loin d’être finie après cela…

L’arrivée à Courmayeur

Pour l’heure on refait le plein de nourriture à Courmayeur. On reprend du riz, de la sauce tomate en tube, du thon, des knackis (j’ai eu l’idée de faire des hot dogs à midi!!), des petits gâteaux, des briquets… La ville est vraiment mignonne. Beaucoup de maisons anciennes. Normalement on voit le Mont Blanc ici mais aujourd’hui c’est bien bien couvert encore… D’ailleurs hier au refuge beaucoup de nos collègues voulaient soit prendre une navette pour les avancer un peu sur le parcours soit rester une journée ici le temps que le mauvais temps passe. Je dois bien vous avouer que l’on a hésité. On n’a aucune contrainte de logement donc on est libre de gérer notre temps comme on le veut. On avait aussi entendu que la partie juste après le refuge Bertone était incroyable. Demain ils annoncent beau alors on préfère se réserver cette partie là comme on avait prévu (et on a eu raison vous verrez…). 

L’ascension vers le refuge Bertone

Après notre plein de courses on file vers le refuge Bertone. L’ascension n’est pas compliquée à mon sens (on a connu pire…). Il ne fait pas très beau mais de toute façon on n’a aucune vue comme on est dans la forêt. On arrive au refuge Bertone et la vue est vraiment sympa, bien que les montagnes soient un peu cachées derrière les gros nuages épais. On aperçoit Courmayeur en contrebas, des glaciers sur la droite et en face une montagne pointue derrière laquelle se trouvait le refuge du randonneur d’hier soir. Ici il y a deux options: soit vous empruntez le chemin classique vers le refuge Elena soit comme nous vous prenez la variante Tête Bernarda. 

༝ La variante Tête Bernarda

Comme je l’ai expliqué, le bivouac en Italie est interdit en dessous de 2500m d’altitude alors j’avais trouvé cette variante qui permettait de monter suffisamment haut pour bivouaquer. Et quelle variante… Arrêt dej avant de commencer à grimper. Ce midi c’est hot dog et chips (oui pas très équilibré…). Ensuite, on se prend 1300mD+ depuis Courmayeur. L’ascension se fait uniquement dans les nuages. On ne voit rien autour. Il commence à pleuvoir… Puis on arrive à Col Sapin à 2436m. Il y a énormément de vent.  On ne croise vraiment pas grand monde.

☾ Bivouac à Col Sapin

Après 5h30 de marche on décide de se poser proche de Col Sapin, dans un coin à l’abri du vent pour la nuit. Le spot est super beau bien que la vue soit complètement bouchée. Mais je vous le rappelle, demain, ils annoncent un grand soleil le matin…

Étape 6: Col Sapin > La Fouly ⋆ 27.83km, 7h39, 1231mD+

Le jour le plus long. Aujourd’hui on allait parcourir pratiquement 28km et rejoindre la Suisse. On avait entendu d’autres randonneurs qui disaient que c’était l’une de plus belles étapes puisqu’on longe la chaîne du Mont Blanc pendant pas mal de temps. Oui mais rappelez-vous: la météo depuis deux jours fait des siennes

Réveil au Col Sapin

Hier soir, la vue était complètement bouchée. Il faisait froid et on ne voyait vraiment rien. Mais le matin en montagne, l’ambiance peut être toute différente. 6h le réveil sonne. Mon premier réflexe est d’ouvrir la tente pour voir si les nuages sont partis. Bingo! C’est incroyable. On a une vue sur les Grandes Jorasses qui culminent à 4206m d’altitude. On prend notre petit dej dans le tente puisque l’air est encore bien frais ce matin. Le temps de se préparer, on décolle vers 7h comme d’habitude. 

 Le Pas d’Entre-deux-sauts (2524m)

Pour la première partie de l’étape on doit remonter au Pas d’entre-deux-sauts à 2524m. Derrière nous, on aperçoit le Mont Blanc. L’une des plus belles images! On croise des bouquetins perchés sur leurs falaises. Pas mal de petites gouilles – des petits lacs – également sur le parcours. Le panorama ici est incroyable. On croise des colonies de marmottes. Le soleil brille bien comme au premier jour. On revit un peu! Après plusieurs heures de marche on rejoint le refuge Bonatti qui offre une vue géniale également. On croise un troupeau de vaches et d’ânes avec leur berger puis on arrive sur une partie vraiment magnifique.

༝ Le Val Ferret Italien

S’en suit donc une partie assez plate avec vue panoramique sur le Mont Blanc et les Grandes Jorasses. La flore est exceptionnelle et la météo est vraiment avec nous. Je comprends mieux pourquoi tout le monde disait que c’était une partie à ne pas louper et à faire avec du beau temps. On se sent chanceux après deux jours de pluie/nuage. Ensuite il est temps de redescendre pour commencer la montée du Grand Col Ferret.

༝ Le Grand Col ferret (2537m)

On démarre l’ascension sur un sentier commun avec des randonneurs ou traileurs hors GR® qui sont venus ici pour grimper en haut du col. Le chemin est très fréquenté. On passe quelques névés qui sont un peu dangereux et glissants. L’importance des bâtons ici se fait ressentir. On a dû aider quelques personnes pour qu’elle puissent s’aider des bâtons pour traverser les névés. Le temps commence à se couvrir. Le vent se lève. Bon, on remet nos kway et nos pantalons thermiques. On arrive en haut du Grand Col Ferret à 2537m. Ici c’est la frontière entre l’Italie et la Suisse. On pensait y manger mais il faisait beaucoup trop froid alors on est redescendu de l’autre côté. 

Descente vers la Fouly (Suisse) pour dormir 

Pause dej un peu plus bas pour être à l’abri du vent. On n’est pas les seuls à avoir eu cette idée, malgré la pluie. On mange notre dernière purée lyophilisée ici. Rapidement parce qu’on a vite froid. Une longue descente nous attend. On passe par le refuge de la Peule où on assiste à la traite des vaches. On en croisera encore tout une troupeau en bas. Ici il y a des vaches noires de race Hérens. Ces vaches ne sont pas bonnes laitières mais bonnes au combat (entre elles). Il y a donc fréquemment des rencontres organisées où l’une d’elle sera proclamée reine. Puis après environ 28km on arrive à la Fouly à 1593m. Il est presque 18h et on avait vu que le petit supermarché de la Fouly fermait à cette heure-là. On commence à courir pour arriver à temps et faire le plein de nourriture pour le soir. Ouf, ça ne ferme qu’à 18h30. Ici en Suisse il y a le camping des glaciers pour dormir (avec une belle vue en prime!). 

Étape 7: La Fouly > Plan de lau ⋆ 21.29km, 6h02, 778m D+

Ce matin c’est tout gris. Aujourd’hui comme vous pouvez le constater dans le titre de cette étape: il y a très peu de dénivelé. La partie suisse du TMB se fait principalement dans la forêt et à basse altitude. On passe pas plein de petits villages perdus dans le valais suisse. C’est sympa mais ça n’a pas été notre partie préférée. Notre objectif ce midi est de rejoindre Champex-lac pour déjeuner. 

༝ Champex-lac

On y arrive bien avant l’heure que l’on avait prévu. Le soleil est timide. Je pars faire quelques courses pour manger le midi. Bastien lui, trouve un banc et déplie la tente pour la sécher un peu. Notre réchaud est vide. Coup de bol on trouve un magasin de sport où l’on en rachète un. Ce midi on mange en regardant le topo guide. J’avais prévu de dormir ici à Champex-Lac cette nuit mais il n’est que 13h. La journée de 28km d’hier nous a quand même bien épuisée.  On décide de pousser jusqu’à Plan de lau pour pouvoir s’avancer sur la journée de demain. On dormira ici ce soir pour repartir de plus belle le lendemain…

Étape 8: Plan de lau > Col de Balme ⋆ 18km, 6h35, 1574 D+

Début de matinée toujours un peu dans les nuages. Toujours dans la forêt suisse. On avance bien. Aujourd’hui on retrouve la France

༝ Les chalets de l’alpage de Bovine (1975m)

C’est ici que le ciel se dégage un peu. On a une vue sur le valais suisse, la vallée du Rhône et la ville de Martigny en contrebas. On passe au niveau des chalets de l’alpage de Bovine et on y voit un truc que l’on avait jamais vu auparavant: une vache qui se fait héliporter jusqu’en bas. Impressionnant! Sur la descente qui mène au col de la Forclaz on croise énormément de groupes de randonneurs qui vont dans l’autre sens. 

༝ Le Col de la Forclaz (1526m)

On arrive ici pour le déjeuner. On est en avance puisque j’avais prévu de dormir au camping ici. La raison de notre accélération est que j’ai attrapé froid probablement dans un des cols en altitude des derniers jours. Je ne me sens pas au top de ma forme mais je veux boucler ce TMB!! On fait une pause dej ici puis on repart direction le village de la Peuty à 1326m. Ici, on fera une assez longue pause au soleil pour recharger nos batteries d’appareils au niveau de la zone de camping (il y a des prises). 

☾ Le refuge du Col de Balme (2191m)

À la Peuty commence une looooongue montée jusqu’au Col de Balme, frontière franco-suisse. Je me sens très fatiguée. Plus on monte, plus le vent se lève. Ça souffle très fort. J’ai mal à la gorge. Il est temps que cette montée se termine. Arrivés en haut on se réfugie dans le beau refuge du Col de Balme. Dehors il fait beau mais le vent rafraîchit tout. On se prend un soda + un bout de gâteaux maison au chocolat. Qu’est-ce que j’aimerais y passer la nuit plutôt que de ressortir pour trouver un endroit pour la nuit sous le tente… On demande à Henri le propriétaire du refuge s’il reste une place pour ce soir. Il nous dit oui !! Ni une ni deux on réserve pour la nuit. Le must? On est surclassés dans une chambre lit double (et pas en dortoir!!). Trop trop bien. On part prendre une douche bien chaude. Je ne me sens toujours pas au top. Je pense que j’ai de la fièvre. Au menu ce soir: soupe + crozets/saucisses + fromage blanc fruits rouges. Un régale même si je ne mange pas tout. On part se coucher dans notre nid douillet. Dehors c’est tout brumeux + venteux…

Étape 9: Col de Balme > Chamonix ⋆ 19km, 6h, 1139 D+ (par la variante du GRP® vers le lac blanc)

Dernière étape!! Ce matin je me sens mieux et le soleil brille bien! J’ouvre la fenêtre de la chambre et je vois un chamois tout proche du refuge !! On part bien plus tard que d’habitude sur cette dernière journée. Il est presque 9h! Aujourd’hui on va passer par la variante du lac blanc du GRP® puisque le tracé classique du TMB® y passe juste à côté. 

Le début de l’étape est grandiose. C’est plat et en légère descente. On a le Mont Blanc sur notre gauche. Puis se dressent l’aiguille du tour, celle du Chardonnet et d’Argentière, l’aiguille verte et les Drus puis la barrière des Grandes Jorasses. Au pied de tout cela, la Mer de Glace, les aiguilles de Chamonix et les “Trois Monts”. Le chemin est facile, il fait beau. La première étape de la journée est de descendre jusqu’à Tré-le-champ (1417m). Ici on entamera la montée vers le lac blanc qui se situe à 2352m d’altitude. 

༝ Le Lac Blanc (2352m)

Ici on entre dans une réserve naturelle des aiguilles rouges où se trouvent plein de bouquetins. Le nom de cette réserve provient probablement de la coloration des roches. Si on a de la chance, on en croisera! Sur cette partie on grimpe une série de 11 échelles (sécurisées) bien à pic. On prendra soin de ranger nos bâtons de randonnée et de bien s’agripper. Prudence ici! Puis c’est au cairn de la Tête-aux-vents que l’on prendra le sentier vers les lacs de Chéserys et du lac blanc. C’est ici que l’on croisera un bouquetin de très près! Au début il était affalé sur le sentier, on pensait qu’il était peut-être tombé d’une falaise. On s’approche doucement puis il finit par se lever et sous nos grands yeux commence à marcher à même la montagne. Grandiose!

Puis on arrive aux lacs de Chéserys (2211m). Superbe!  Pause dej ici: hot dog, pour changer. Enfin on arrive au point final: le lac blanc. Il doit son nom à la coloration laissée par les particules de roches dissoutes par l’abrasion glaciaire. Il est encore en partie glacé en été! C’est magnifique (mais pas mal bondé…). Ici il y a un refuge également!

༝ La Flégère (1877m)

S’en suit une descente assez longue mais pas difficile vers le téléphérique de la Flégère. Ici on prendra la navette pour nous ramener vers Chamonix. Et c’est la fin du GR TMB® !!

Mon film sur YouTube

J’espère que cet article sur le Tour du Mont Blanc en bivouac t’a plu!

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Maëva ♥

2 comments

  1. Beau récit ! J’adore cette région.
    TMB fait en 2007 plus différentes randos, plusieurs recos et courses faites (OCC, CCC et UTMB) et toujours autant de plaisir à découvrir.

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